Ma cabote. : Poésie classique, le Sonnet Polaire.©
Poésie classique, le Sonnet Polaire.©
Ma cabote
Ses yeux couleur noisette et son pelage roux
Flamboyant au soleil sur son grand corps d'athlète,
Ses beaux muscles d'acier son allure parfaite
Valaient plus à mon coeur qu'un trésor de bijoux.
Ce fut le coup de foudre au premier face à face
J'en ai presque pleuré, ce fut fort et tenace
Avec ce bout de chien, princesse au poil cuivré.
Rien ne lui faisait peur quand il fallait partir
En errance sans fin, le museau enivré
Par l'odeur des layons, et moi m'anéantir.
Elle songeait sans doute au moment du sommeil,
Vibrant aux souvenirs d'une longue aventure
A flairer le faisan libre dans la nature.
Au fauteuil, je rêvais de son habit vermeil.
Pierre MICHEL
Quand l'artiste est là. : Poésie classique, La Villanesque ©
Poésie classique, La Villanesque ©
Quand l'artiste est là
Aux panthéons d'hier s'élevait la colonne
Beauté des bâtisseurs, leur tâche passionne
L' artiste était bien là pour magnifier l'art.
On y sculptait aussi la tête de gorgone
Qui avait des pouvoirs de cela j'en frisonne.
L' artiste était bien là pour magnifier l'art.
Claudel fit elle aussi, l'horrible laideronne
Aux cheveux de serpent, hideuse elle plastronne.
L' artiste était bien là pour magnifier l'art.
La nature fit mieux, son pic si haut plafonne
Les cirrus du Tibet, telle une championne.
L' artiste était bien là pour magnifier l'art.
Mais le plus beau de tout est Dieu qui nous façonne
Et fait de nous, pour Lui, sa plus belle couronne.
L' artiste était bien là pour magnifier l'art.
Pierre MICHEL
L'AUTOMNE. : Poésie classique, La Villanesque ©
Poésie classique, La Villanesque ©
L'Automne
Dans un ciel noir le vol d'oiseaux en arrivage
Cacardent à plus soif perdus sans repérage
L'automne est arrivé c'est le mois des frimas
La forêt de bouleaux perdant tout son feuillage
Une biche aux abois recherche un camouflage
L'automne est arrivé c'est le mois des frimas
Le bûcheron ahane en coupant le branchage
Les gitans sont venus proposant le cannage
L'automne est arrivé c'est le mois des frimas
Un petit savoyard vient pour le ramonage
La grand mère au fauteuil s'applique au reprisage
L'automne est arrivé c'est le mois des frimas
En cycles fuit le temps si grand que soit son âge
C'est Dieu qui l'a voulu , sûr, il est le plus sage.
L'automne est arrivé c'est le mois des frimas
Pierre MICHEL
Le pécheur. : Poésie classique, le Sonnet Polaire.©
Poésie classique, le Sonnet Polaire.©
Le pécheur.
A peine l'aube point, la brume errant sur l'eau,
Qu'il est là ce matin d'un grand jour de froidure.
Le silence est pesant... à couper au couteau.
Une odeur de mouillé déverse sa mixture.
Sa ligne est bien tendue et là flotte un bouchon.
Ses yeux semblent plongés dans un rêve sans fond
Mais il est attentif au merveilleux prodige,
Quand s'éveillent les champs et plus loin le moulin
Qui brasse le liquide en un chant cristallin
Envahissant les prés dans un commun vertige.
Le flotteur disparaît... passe deux canardeaux
L'homme a levé les yeux, mais de cela n'a cure,
Car voici que paraît au dessus des roseaux
Le beau soleil de Dieu réchauffant la nature.
Pierre MICHEL
L’eau vive. : Poésie Classique, LE RONDEAU nouveau ©
Poésie Classique, LE RONDEAU nouveau ©
L’eau vive.
L’eau vive et claire du ruisseau
Dévale en pleurs, tel un carpeau.
Heureuse et libre se déchaîne
Et va rouler vers la fontaine.
Que tu es belle ! ô qu’il fait beau !
En fredonnant sous le bouleau
Tu fais bien rire l’arbrisseau.
Et tu ravis aussi la plaine !
L’eau vive.
Brave, elle épouse le bateau
Puis sauve le pauvre étourneau.
Rieuse arrose le domaine
D'un beau moulin de porcelaine
Qui prendra soins de ce cadeau ?
L’eau vive.
Pierre MICHEL